dimanche 25 mars 2018

Medellin

On arrive à Medellin (prononcé ici "met des jeans"), 2e ville du pays, et première grande ville où l'on va s'arrêter quelques jours.

Medellin est appelée ici "ville du printemps éternel", mais en tant qu'européens il faut avouer que c'est pas la première chose que l'on a en tête ! Anciennement considérée comme la ville la plus dangereuse du monde, elle a été le fief de Pablo Escobar et de son "cartel de Medellin" dans les années 1980. A lui seul, il a contrôlé près de 80 % de la production mondiale de cocaïne, généré des dizaines de milliards de $ de chiffre d'affaire annuel, et fait assassiner des milliers de fonctionnaires, juges, policiers, politiciens, etc. ou même de simples civils !

La ville a bien changé aujourd'hui heureusement, mais elle a été vraiment marquée par cette histoire. Pour en savoir un peu plus, on part faire un "free walking tour" à la découverte du centre ville. Notre guide Julio a grandit dans la Comuna 13, un des pires quartiers de la ville, à la pire époque ! Il a bien connu toute la violence causée par le cartel et inévitablement son regard sur le "criminel le plus riche de l'Histoire" est très négatif.
À l'opposé, Pablo Escobar est toujours adulé par beaucoup de gens, jeunes ou vieux, qui voient en lui le Robin des bois colombien. Il faut reconnaître qu'il a fait des bonnes choses, comme construire des quartiers entiers pour reloger des habitants de bidonvilles, avec écoles, hopitaux, églises etc. Par altruisme, ou par opportunisme en vue de se lancer activement dans la politique ? Le sujet est encore chaud pour les habitants de Medellin, au point que Julio évite soigneusement de prononcer même une seule fois le nom de Pablo Escobar, pour ne pas que des passants un peu trop passionnés viennent se mêler à notre discussion !
Enfin en tout cas, le bilan de son époque reste d'avoir plonger le pays dans la corruption et le chaos, plus encore qu'il ne l'était déjà, à lutter contre les guérillas des FARC d'un côté et les milices paramilitaires de l'autre ...


Bon, mais l'histoire de Medellin n'est pas toute noire ! Elle a aussi été le berceau du sculpteur Botero, dont la place homonyme présente une vingtaine de ses œuvres, au style bien particulier !

Caballo
Adam et Eve
Gato
Hombre a caballo


Sur la même place, on trouve aussi le palais de la culture "Rafael Uribe Uribe", de style gothique ...


... mais pas sur toutes ses faces !



Pour la petite histoire, l'architecte (belge ?) en aurait eu tout simplement trop marre de la mentalité des "Paisas", les habitants de la région de Medellin. À tel point qu'il aurait carrément abandonné son travail en cours de route, en laissant aux architectes locaux le soin de terminer le bâtiment ! Ce qu'ils ont fait, comme on peut le voir, avec un grand mur de béton tout droit ...


En chemin dans le centre-ville, on passe aussi devant le grand "Monumento a la raza" qui représente l'histoire du pays.



Et devant la vieille église de Veracruz, apparemment spot prisé des prostituées du quartier!



Un peu plus loin, sur la place San Antonio, on retrouve 2 statues de Botero, "los párajos". Celle de gauche a été piégée par un attentat à la bombe en 1995, qui a fait une vingtaine de morts, et dont les responsables n'ont jamais été retrouvés. La statue a été laissée telle quelle à la volonté de Botero, qui a fait don à la ville d'un deuxième exemplaire !



Voila, et puis la photo de notre groupe au milieu du Parque Bolivar :



Après cette bonne balade au centre-ville, on se restaure avec une "bandeja Paisa", plat typique de la région, bien gras mais bien bon !



L'après-midi, passage obligatoire par la Comuna 13, ex-quartier impénétrable de Medellin transformé en attraction touristique !
L'occasion de prendre le metro de Medellin, et de remarquer que même après 20 ans de circulation, les rames sont comme neuves, pas l'ombre d'un tag ni d'un papier par terre ... Le développement des transports en commun est apparemment tellement symbolique de la transformation de Medellin que les habitants le respectent plus que tout, et nous demandent même souvent si on l'a "visité", comme s'il s'agissait d'une attraction touristique !




Dans le même genre, ces téléphériques urbains, mais on ne les a pas testés.



La Comuna 13 est un quartier construit à flanc de colline et presque dépourvu de rues. Plusieurs escalators y ont été installés pour le désenclaver, et même si l'idée peut sembler bizarre, elle a apparemment pas trop mal marché !



S'étant un peu égarés sur le chemin à l'aller, on s'est tapé toute la montée de la colline à pied, et on comprend mieux du coup pourquoi les habitants n'avaient pas trop l'habitude de sortir de leur quartier !

En chemin dans un coin un peu craignos, ce salon de soirée installé sur le trottoir !

On arrive finalement au cœur de la Comuna 13, dans sa partie plus "touriste-friendly" ! Quelques coups de peintures ont suffit pour changer la face du quartier ! Les murs sont plutôt jolis, certes, mais on trouve l'atmosphère très bizarre. On est une foule de touristes à déambuler en groupes au milieu des habitants, dans un quartier aux allures très précaires derrière ses belles couleurs ... C'est un peu gênant finalement et on ne se sent clairement pas à sa place. Mais bon, la visite vaut le coup en tout cas. Quelques photos :








Pour finir, on part à la journée dans la petite ville voisine de Guatapé.
l'ascension de "la Piedra" y est l'attraction principale ! On se demande quand même pourquoi ils sont allés construire ces escaliers ici ...


Presque 1000 marches plus tard, on arrive en haut !
vue depuis le sommet

Le petit village aussi vaut le détour. Tout en couleur et très mignon !








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